1.0 Objectif, contexte et cadre conceptuel
1.1 Objectif
Ce projet est le premier d’une série d’études de recherche proposée par le Conseil canadien des directeurs de l'apprentissage (CCDA) comme faisant partie d’un plan de recherche de trois ans. Ce plan est principalement issu d’une série antérieure de travaux de recherche s’appuyant sur l’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007. Dans le cadre de ces travaux de recherche, l’un des principaux enjeux soulevés a été la nécessité de mettre l’accent sur la réussite, les résultats et la reconnaissance professionnelle.
Le projet vise à approfondir la compréhension des liens entre la réussite, les résultats et la reconnaissance professionnelle. L’accent est principalement mis sur la définition des résultats appropriés découlant d’une formation dans les métiers, en insistant sur les indicateurs de réussite dans l’apprentissage et sur l’examen des différences entre les résultats des personnes entrant dans les métiers par l’entremise d’une formation d’apprentissage, par rapport à d’autres moyens, celles ayant terminé leurs programmes d’apprentissage, celles ayant abandonné ou poursuivi leurs programme pendant une durée plus longue que le temps nominal nécessaire pour réussir.
Le projet comportait quatre objectifs principaux :
- définir un ensemble approprié de résultats pour les métiers, de trouver des mesures et des sources de données pour ces résultats, comparer les résultats des finissants, des personnes ayant partiellement terminé leur programme et de celles ayant abandonné, par métier et par province/territoireNote de bas de page 1 ;
- étudier les différences entre les résultats des compagnons ayant obtenu un certificat par l’entremise d’un programme d’apprenti, par rapport à ceux ayant eu recours à une autre méthode ;
- comparer les résultats entre les finissants et les persévérants à long terme, et se pencher sur les répercussions d’une augmentation du taux des finissants sur le marché du travail ;
- examiner l’apport économique de l’apprentissage ainsi que sa contribution comme une source de formation axée sur les compétences et estimer la valeur économique d’un certificat d’apprenti.
La recherche empirique a été menée par quatre équipes de recherche, chacune s’occupant d’un de ces objectifs. Leurs travaux s’appuyaient sur une analyse secondaire de plusieurs bases de données canadiennes à grande échelle, comme indiqué dans des sections subséquentes. Chacune de ces sections, ainsi qu’une analyse documentaire, constitue le contenu principal du rapport sur lequel se fonde le présent aperçu.
1.2 Contexte
Depuis longtemps, les métiers spécialisés sont un élément essentiel de l’économie canadienne, regroupant plusieurs secteurs tels ceux de la construction, de la fabrication et des services. Au fil du temps, le nombre de personnes de métiers a augmenté au même rythme que la population active. Cependant, comme c’est le cas pour plusieurs autres professions, la main-d’œuvre du secteur des métiers vieillit. De plus, le nombre de gens des cohortes d'âges, devant servir de remplaçants, est inférieur à celui des générations précédentes. Les métiers doivent également faire concurrence, à un vaste ensemble de professions aux prises avec les mêmes contraintes démographiques, pour trouver des effectifs afin de remplacer les personnes quittant la population active en raison de leur retraite ou pour répondre à d’autres besoins découlant de cas de départs naturels).
De plus, il semblerait qu’une carrière dans les métiers n’attire qu’une faible proportion d’élèves du secondaire et que la plupart des gens se tournant vers les métiers ne le font qu’après avoir travaillé dans un autre domaine ou poursuivi d’autres études. Ainsi, il y a de quoi s'inquiéter de ce que l’offre de gens de métiers ne suffira pas pour répondre à la demande future.
Notons cependant d’emblée que les estimations du nombre total de personnes de métiers varient selon la source de données et les catégories professionnelles considérées comme des métiers. Par exemple, l’une des estimations fréquemment utilisées se base sur le groupe principal H de la CNP-S de Statistique Canada, soit « personnel des métiers et personnel assimilé ». Cependant, ce groupe comprend plusieurs professions qui ne sont pas des métiers d’apprentissage désignés et exclut plusieurs importants métiers, comme ceux de cuisinier et de coiffeur-styliste/barbier, qui sont des métiers d’apprentissage désignés. Au sens strict, ce rapport ne vise que les métiers d’apprentissage désignés en vertu des définitions de diverses autorités provinciales et territoriales responsables de l’apprentissage. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les sources de données qui peuvent identifier de façon univoque ces métiers. C’est pourquoi, même dans le présent rapport, il y a des différences quant aux professions particulières incluses comme métiers.
Le chapitre 6 fournit des chiffres plus précis en fonction des différentes définitions des métiers.
La formation d’apprentissage est généralement perçue comme étant le principal parcours menant à une carrière dans les métiers. Cette formation peut être définie comme un lien officiel entre un employeur et un individu, en vertu duquel l’employeur offre une formation en cours d’emploi. Les apprentis touchent généralement une prime de rendement qui augmente à mesure qu’ils acquirent plus de compétences.
Certains syndicats et certaines associations professionnelles gèrent leurs propres centres de formation et signent des contrats d’apprentissage avec les apprentis plutôt qu’avec les employeurs.
Les programmes d’apprentissage requièrent généralement des périodes de formation en salle de classe. Ces périodes sont offertes sous forme de « modules » et les apprentis ne sont plus tenus de se rendre sur les lieux de travail. Toutefois, on propose depuis peu d’autres méthodes de formation technique, y compris des programmes de préapprentissage, des modules plus courts et une éducation à distance.
L’apprentissage au Canada est principalement motivé par l’industrie. Néanmoins, les autorités provinciales et territoriales soutiennent depuis longtemps l’apprentissage et gèrent également la réglementation dans ce domaine. Les provinces et territoires, en partenariat avec l’industrie, établissent les modalités des ententes d’apprentissage, déterminent les heures d’expérience professionnelle et de formation technique requises, et remettent des certificats conférant le titre de « compagnon d’apprentissage » aux travailleurs qualifiés dans leur métier. Les commissions de l'apprentissage, les comités consultatifs de l'industrie et autres mécanismes sont en place afin de tisser des liens avec l’industrie et pour s’assurer que les programmes de formation d’apprenti répondent aux besoins de l’industrie. Le gouvernement fédéral, par l’entremise de L’Emploi et Développement social Canada, soutient le Programme des normes interprovinciales Sceau rouge, y compris l’élaboration de normes professionnelles nationales et un système d'examens interprovinciaux pour les métiers désignés Sceau rouge.
Il y a plusieurs parcours menant à une carrière au sein des métiers spécialisés. Selon de récentes recherches (Crocker, 2011), les programmes d’apprentissage ne contribuent qu’à une petite proportion de la main-d’œuvre des métiers. Par exemple, le Recensement de 2006 a démontré que seulement 17 % des personnes de métiers avaient suivi un programme d’apprentissage et une proportion égale détenait un certificat d'une école de métiers. La plupart des autres travailleurs avaient un diplôme d’études secondaires ou un niveau de scolarité plus faible et n’avaient donc pas de certificat. La recherche a également démontré qu’une proportion considérable de personnes, ayant un certificat d'école de métiers comme niveau maximal de scolarité, travaillaient dans des professions autres que les métiers. Tous ces éléments soulèvent d’importantes questions de recherche quant aux parcours menant à une carrière dans les métiers, aux résultats sur le marché du travail de ceux optant pour un parcours différent et au rôle particulier des programmes d’apprentissage pour ce qui est de répondre à la demande du marché du travail des métiers.
Le nombre total d’inscriptions à des programmes d’apprentissageNote de bas de page 2 au Canada a plus que doublé au cours de la dernière décennie, passant de 200 000 à plus de 400 000. Toute proportion gardée, le taux de réussite a augmenté presqu’au même rythme, passant d’environ 18 000 finissants à 36 000. Or, ceci démontre que plusieurs apprentis ne réussissent pas leurs programmes et que plusieurs autres y demeurent pendant une période dépassant de loin la durée nominale prévue. On dispose aussi d'éléments (p. ex., Desjardins, 2010) prouvant que seulement 50 % environ des apprentis réussissent en dix ans et que plusieurs personnes peuvent consacrer nombre d’années supplémentaires avant d’obtenir un certificat. Puisque les études précédentes portaient sur les cohortes entamant un programme d’apprentissage dans les années 1990, il est nécessaire de recueillir des statistiques plus récentes. Dans la mesure du possible, ce travail se fera fait dans le présent rapport.
Un grand nombre de recherches sur l’apprentissage au Canada a été réalisé de 2008 à 2010, et ce, à l’aide de données tirées de l’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 (ENA de 2007). Un rapport global s’appuyant sur ces recherches a identifié la réussite des programmes d’apprentissage comme étant un principal sujet d’intérêt à développer. En 2010, le CCDA a élaboré un plan de recherche pluriannuel visant à aider à fournir des informations pour combler les lacunes en matière de connaissances dans le domaine de l’apprentissage et permettre de prendre des décisions liées à l’élaboration de politiques et de programmes en fonction des meilleurs renseignements disponibles, des interprétations et points de vue communs concernant les enjeux à aborder.
1.3 Approche conceptuelle
De manière générale, cette recherche est orientée par la théorie du développement du capital humain. Cette théorie soutient que le développement économique est non seulement une fonction de la main-d'œuvre traditionnelle et du capital, mais également des connaissances et des compétences qu’incarne la population active. Les politiques publiques sur le marché du travail et le développement des ressources humaines sont généralement motivées par l’hypothèse théorique selon laquelle le bien-être économique d’une société est enrichi par l’augmentation du capital humain.
Le rôle de l’éducation et de la formation au sein du modèle de capital humain est généralement compris dans la « fonction relative aux gains en capital humain » (Mincer, 1974 et Becker, 1993). Cette fonction considère le revenu (ou parfois d’autres résultats économiques ou sociaux) comme étant la variable dépendante, l’éducation et l’expérience professionnelle (et généralement d’autres covariables) comme les variables indépendantes. Donc
revenu = f (éducation, expérience, autres variables . . .)
où f est une fonction mathématique, dont la forme dépend de l’analyse réalisée. Les définitions et mesures précises des variables du modèle et de la fonction mathématique utilisés dans des études particulières, peuvent être conçues en fonction d’une théorie, de recherches antérieures, de politiques ou même d’hypothèses. Le modèle analytique typique prend la forme d’une équation de régression qui offre une mesure du pouvoir prédictif du modèle et des coefficients représentant les contributions relatives des variables explicatives aux résultats.
L’éducation, et plus particulièrement l’apprentissage ou la formation dans les métiers, est la principale variable indépendante d'intérêt. Cependant, les résultats sur le marché du travail, surtout le revenu, peuvent également être influencés par plusieurs autres variables. La profession, l’emplacement géographique, les conditions du marché du travail, le sexe et l’âge, sont des variables explicatives généralement utilisées dans le modèle. D’autres caractéristiques propres à un individu ou à la société sont parfois utilisées. Les résultats peuvent aussi être influencés par nombre de variables non mesurées.
En supposant que l’apprentissage est le principal parcours menant à une carrière dans les métiers, les arrivées et les départs dans ce secteur peuvent être représentés par un simple modèle d'entrée/sortie selon lequel les départs, ainsi que la croissance de la population active, sont comblés par les finissants. En vertu de ce modèle, une pénurie ou un surplus de main-d’œuvre peut survenir si le nombre de finissants ne correspond pas aux nombres de travailleurs quittant leur emploi dans les métiers et s’il ne répond pas aux exigences de croissance. Dans les faits, ce modèle ne révèle qu’une partie de l’histoire, car la main-d’œuvre spécialisée actuelle comprend un grand nombre de personnes n’ayant jamais terminé ni même entamé une formation d’apprenti. Cela indique visiblement que la demande du marché du travail est donc comblée grâce à d’autres moyens. Cette étude ne se penchant pas uniquement sur la réussite d’une formation d’apprenti, mais également sur d’autres parcours menant à une carrière dans les métiers, il est utile de fournir de plus amples renseignements sur les entrées et les départs au sein du marché du travail des métiers.
En pratique, on considère que la main-d’œuvre spécialisée se divise en deux catégories : les travailleurs qui sont des compagnons qualifiés et ceux qui ne le sont pas. Au Canada, les individus peuvent devenir des compagnons d’apprentissage par l’entremise de deux méthodes : la réussite d’une formation d’apprenti ou la reconnaissance professionnelle. En effet, la reconnaissance professionnelle peut suffire, car en fournissant les documents appropriés attestant une expérience professionnelle, il est possible de se présenter à l’examen d’agrément sans avoir commencé ou terminé une formation d’apprenti.
Le graphique 1.1 offre plus de détails sur les arrivées et les départs au sein des métiers. Seuls les apprentis finissants et les travailleurs qualifiés ont le titre de compagnon d’apprentissage. Les personnes n’ayant pas terminé leur formation peuvent choisir de travailler activement à l’obtention de ce titre ou non. Celles qui entrent sur le marché des métiers par l’entremise d’un autre parcours peuvent éventuellement devenir des travailleurs qualifiés. On doit considérer les apprentis comme membres de la population active, car l’un des plus importants éléments de leur formation est l’expérience professionnelle et, qui plus est, ils sont rémunérés pour leurs services. Ce dernier point soulève un important problème dans le cadre de ce rapport puisque les sources de données ne précisent pas si les apprentis sont des membres de la population active, devraient être considérés comme tels ou plutôt comme des étudiants ou des apprentis qui ne feront partie de la population active qu’une fois leur formation réussie. Puisque ni le Recensement ni l’Enquête sur la population active n’offre l’option aux répondants d’indiquer leur statut d’apprenti ou aux apprentis d’indiquer qu’ils sont des étudiants, ce rapport considère que les apprentis sont déjà membres de la population active. Les nouveaux inscrits sont considérés comme des entrants. On considère également que les finissants sont des membres de la population active, mais comme ayant atteint un différent niveau de compétences, et qu’ils répondent donc à un autre segment du marché du travail que celui des travailleurs agréés.
Graphique 1.1 Mouvements de la population active dans les métiers

Description de l’image Graphique 1.1 Mouvements de la population active dans les métiers
Organigramme de la population active dans les métiers. Il y a trois catégories : les arrivées, la main-d’œuvre dans les métiers et les départs.
La main-d’œuvre dans les métiers est située au milieu de l’organigramme et comprend trois catégories : compagnons d’apprentissage, apprentis (réguliers et persévérants à long terme) et ni compagnon d’apprentissage ni apprenti.
Les arrivées pour les compagnons d’apprentissage sont : finissants, travailleurs qualifiés et immigrants avec un certificat. Les départs pour les compagnons d’apprentissage sont : personnes retraitées et autres départs.
Les arrivées pour « ni compagnon d’apprentissage ni apprenti » sont : décrocheurs, autres programmes de formation (formation professionnelle), immigrants sans certification, travailleurs temporaires et autres (p. ex. retour sur le marché). Les départs pour « ni compagnon d’apprentissage ni apprenti » sont : personnes retraitées et autres départs.
Il n’y a pas d’arrivées pour les apprentis (réguliers et persévérants à long terme). Les départs sont : personnes retraitées et autres départs.
Dans la plupart des métiers, la reconnaissance professionnelle n’est pas obligatoire. De plus, les métiers à accréditation obligatoire varient d’une province ou d’un territoire à l’autre. Il est donc possible pour plusieurs travailleurs de poursuivre une carrière dans les métiers sans jamais réussir ou entamer une formation d’apprenti, et sans jamais devenir un travailleur qualifié. Ce groupe de travailleurs peut inclure les apprentis qui passent plus de temps dans leur programme que la durée nominale prévue (soit les persévérants à long terme). Si la reconnaissance professionnelle est la méthode utilisée pour évaluer les compétences d’une personne, ces travailleurs pourraient être jugés non-qualifiés ou sous-qualifiés. Ils contribueraient ainsi à la pénurie de main-d’œuvre. D’un autre côté, une personne ayant travaillé dans les métiers pendant plusieurs années et ayant accumulé plus d’heures de travail que ce qui est requis pour réussir une formation d’apprenti, mais qui ne s’est jamais présentée à l’examen d’agrément, ne démontre pas nécessairement un niveau de compétences différent d’une personne ayant franchi cette dernière étape.
Les groupes les plus intéressants dans le cadre de cette étude sont les finissants, les travailleurs qualifiés et les persévérants à long terme. Or, une question demeure : qu’en est-il des travailleurs dans les métiers qui ont emprunté un parcours différent et qui n’ont pas obtenu la reconnaissance professionnelle? Surtout qu’on peut acquérir des compétences professionnelles par d’autres moyens, y compris des programmes de préapprentissage ou collégiaux, des programmes de formation professionnelle offerts dans des écoles secondaires ou des écoles de formation professionnelle, ou des formations en cours d’emploi non liées à l’apprentissage (p. ex., des formations offertes par les employeurs, les vendeurs ou les fabricants)? Malheureusement, ces personnes ne sont pas clairement identifiables dans les sources de données disponibles, à moins qu’elles ne tentent éventuellement d’obtenir une reconnaissance professionnelle en devenant des travailleurs qualifiés. Ce qu’il importe de retenir, c’est qu’au Canada, contrairement à d’autres pays, les seuls parcours menant à la reconnaissance professionnelle sont ceux d’apprentis et de travailleurs qualifiés. Il n’y a aucune reconnaissance officielle pour ceux qui empruntent d’autres voies.
Cette étude est principalement axée sur les résultats du marché du travail et autres résultats de ceux qui entament une carrière dans les métiers par l’entremise de différents parcours. Elle porte une attention toute particulière aux répercussions de la réussite d’une formation et de la reconnaissance professionnelle sur ces résultats.
Aux fins du présent rapport, les résultats peuvent être classés dans les trois catégories générales qui suivent :
- les résultats liés à l'éducation et à la formation ;
- les résultats sur le marché du travail ;
- les résultats sociodémographiques.
Les données disponibles nous permettent de dresser un tableau complet des deux premiers types de résultats. Malheureusement, il y a moins de données disponibles sur la troisième catégorie. Par exemple, bien que la participation des Autochtones dans les métiers et les formations d’apprentissage soit un sujet de grand intérêt, les données disponibles ne permettent pas d’identifier adéquatement les répondants autochtones.
Le chapitre 3 de ce rapport précise davantage la définition et la classification des résultats, et présente des statistiques descriptives et comparatives des résultats les plus intéressants. Plus particulièrement, il contient des tableaux croisés en fonction de la situation en matière d’apprentissage, de l’état d’avancement de la formation d’apprenti, des provinces et des territoires, et des métiers. Des modèles de régression sont utilisés pour aider à isoler la contribution de divers facteurs aux résultats.
1.4 Sources de données
La plupart des données de cette étude proviennent des sources suivantes :
- le Recensement de 2006 ;
- l’Enquête sur la population active (EPA) ;
- l’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 (ENA) ;
- le Système d'information sur les apprentis inscrits (SIAI) ;
- une série de trois fichiers personnalisés conçus par Statistique Canada qui relient les données du SIAI et de l’ENA aux déclarations de revenus du Fichier sur la famille T1 (FFT1) et à la Base de données longitudinales sur les immigrants (2002 à 2009).
Le Recensement de 2006 a été le principal fichier de recensement utilisé. Pour la toute première fois, il contenait une variable identifiant ceux ayant terminé un programme d’apprenti inscrit et ceux détenant un certificat d'une école de métiers ou de formation professionnelle. Ces renseignements, combinés à ceux sur les professions, permettaient de déterminer le nombre de travailleurs dans les métiers ayant entamé leur carrière par l’entremise d’une formation d’apprenti plutôt que par d’autres méthodes.
En plus de présenter des données semblables, l’Enquête sur la population active recueille des renseignements depuis plus de 20 ans, permettant ainsi de déceler tout changement dans les tendances liées aux professions et à la formation. Ce projet examine en détail des données de l’EPA qui remontent à plus de 20 ans.
Le Recensement et l’EPA offrent tous deux un grand nombre de données sur les professions, l’éducation et les revenus, ainsi que sur les variables géographiques et démographiques d’intérêt dans le cadre de cette étude. Leurs données sont toutefois limitées, ne soulignant pas les apprentis ou l’apprentissage en tant que parcours de formation. En effet, uniquement le plus haut niveau de scolarité atteint est indiqué. C’est pourquoi les personnes ayant réussi un programme d’apprentissage et un programme collégial ou universitaire ne sont classées qu’en fonction de leur niveau de scolarité, celui-ci prenant préséance sur leur formation d’apprenti. De plus, ces sources n’indiquent pas quels travailleurs ont obtenu un certificat en devenant des travailleurs qualifiés, même si ce parcours demeure l’un des plus importants vers la reconnaissance professionnelle.
L’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 (ENA de 2007) est une enquête unique axée sur des échantillons tirés des dossiers d’apprentissage provinciaux et territoriaux de 2002 à 2004. Trois groupes furent échantillonnés à partir de ces dossiers :
- persévérants à long terme : personnes inscrites à un programme en 2004 et qui y avaient participé pendant une période une fois et demie supérieure à celle de la durée nominale prévue ;
- finissants : personnes ayant réussi le programme à un moment donné entre 2002 et 2004 ;
- décrocheurs : personnes ayant abandonné le programme à un moment donné entre 2002 et 2004.
Nombre de recherches ont déjà été menées sur l’ENA de 2007 dans le cadre d’un programme de recherche conjoint du CCDA et de RHDCC de 2008 à 2010. Ces recherches furent examinées et les éléments pertinents résumés dans les sections appropriées du présent rapport. Certaines des lacunes, plus particulièrement celles liées à la poursuite à long terme d’un programme par rapport à la réussite, ont été comblées.
Le Système d'information sur les apprentis inscrits (SIAI) est compilé à partir de données administratives provinciales et territoriales sur les inscriptions au programme d’apprentissage et les taux de réussite. Il s’appuie également sur quelques renseignements de base sur les participants. Il s’agit d’un fichier de données longitudinales dont les dossiers remontent à 1991 et dont les récentes améliorations permettent de dresser un portrait plus complet des types de programmes d’apprentissage. Grâce au SIAI, il est possible d’effectuer un suivi des participants tout au long de leur carrière d’apprenti et de repérer les décrocheurs, les persévérants à long terme et les finissants. Grâce à une révision en 2008, le Système offre désormais plus de renseignements de base et d’information sur les programmes.
Le SIAI ne comprend pas de données sur les résultats autres que l’état d’avancement. C’est pourquoi le CCDA a demandé à Statistique Canada de concevoir un ensemble de données personnalisé reliant les données du SIAI et de l’ENA à la base de données principale sur les déclarations de revenus (FFT1). Pour ce faire, on utilisa une technique d'appariement exact à l’aide de numéros d'assurance sociale et de méthodes probabilistes. On eut recours à des éléments tels des noms et des adresses et à d’autres sources de variables communes aux fichiers étant jumelés. Trois fichiers distincts furent créés : le premier utilisa l’ENA, le deuxième, le SIAI de 2004 et le troisième, le SIAI de 2008. Tous relièrent leurs données à celles des FFT1 de 2002 à 2009. Ces fichiers furent également complétés en y ajoutant les variables de la Banque de données longitudinales sur les immigrants (BDIM), indiquant ainsi le statut d'immigrant des apprentis. Les fichiers, présentés dans ce rapport en tant que « fichiers couplés », fournissent les données nécessaires pour examiner en détail les revenus et autres résultats du marché du travail, ce qui n’est pas possible avec les données du Recensement et de l’ENA.
Statistique Canada a fourni aux chercheurs des renseignements détaillés sur la structure des fichiers couplés et le processus de développement utilisé. Pour des raisons de confidentialité, Statistique Canada s’est occupé d’analyser les données tirées de ces fichiers, en fonction des caractéristiques préparées par les chercheurs.
Notes
- Note de bas de page 1
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Dans l’ensemble de ce rapport, le terme « provinces/territoires » fait également allusion aux autorités provinciales et territoriales responsables de l’apprentissage.
- Note de bas de page 2
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Le nombre total d’inscriptions est compilé par Statistique Canada à l’aide d’une base de données du SIAI, puis publié annuellement. Les inscriptions pour une année donnée comprennent celles de personnes s’inscrivant à tout moment au fil de l’année en cours.
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